dimanche 22 mars 2015

31956, ou le bout du rouleau...

Dans la vie, nous cherchons toujours à quantifier, qualitativer, ordonner, solutionner, évoluer, structurer, etc.

C'est bien, mais c'est mal. L'évolution est inévitable, quelle quelle soit... Positive, ou négative. Ce qu'il faut regarder, c'est le point de départ; l'élément déclencheur, l'étincelle qui a mis le feu aux poudres... Le besoin profond de changement (de vie).

Que ce soit d'une prise en main, de nouveaux défis, pour s'amuser, pour être avec des amis, pour faire comme les autres (ça peut encore passer), s'offrir un nouveau départ est parfois opressant envers soi-même. L'inconnu. Le néant. Ça fait peur, et la peur d'avoir peur, j'en connais un rayon...

Ma première fois, je m'en rappèlerai toujours. J'étais déterminé. J'étais nerveux. Car je ne le cacherai pas... Je suis avant tout une sorte de LOONER... J'avais besoin d'air frais dans ma vie. Et la seule façon originale que j'ai trouvée, bien c'était de courir avec des souliers enpruntés... Car je n'étais pas SÛR d'aimer ça.

La nervosité de courir pour une première fois, avec d'autres, m'étouffait un peu. Souliers empruntés. Vêtements de vélo (bah, c'est multisport, je sais). Partir dans l'inconnu, car courir, je connais pas vraiment ça... Bref.

Ça ne m'a pas fait mal. OK. Physiquement, peut-être un peu, mais j'aimais bien faire quelque chose de différent. Ceux qui me connaissent (bien) savent comment je suis. Pas de vagues. Le calme incarné. Mais j'y prenait goût. Une révélation. Libération. Comme une brise fraiche d'hiver à -30 en plein mois de janvier... J'adore. Mes amis vous le diront: je ne me décrit pas vraiment comme une personne compétitive.
I WAS WRONG.
Je m'aperçois qu'avec tout le chemin parcouru à ce jour, je me mentais à moi-même. De voir son nom remonter dans les listings me motive, et quantifie bien mon évolution de «coureur».
Mais il y a plus. L'environnement. Le retour aux sources... LA connexion.


Oui oui, quelques dossards... Mais ce n'est que la facade. Je me suis découvert une nouvelle facette, une nouvelle passion, qui me fera encore vivre des hauts gratifiants, comme des bas où est-ce que l'on veut tout laisser tomber. À en détester la course, et à se demander pourquoi j'en suis rendu là...

C'est là l'essence même de la vie. La dualité entre le possible et l'impossible, la tentation et la négation, la fameuse balance de la vie qui illustre les proportions parfois disproportionnées que peuvent prendre une décision, un changement, ou une simple habitude...

Je regarde le chemin parcouru... Et je me dis, que si moi j'ai réussi à me sortir d'une torpeur, et bien, je peux toujours recommencer. Et si ça s'applique à moi, et bien, ça peut s'appliquer à VOUS.

La course m'a permis de me découvrir... VOUS, oserez-vous?

samedi 14 mars 2015

Lorsque la course étouffe.

Lorsque la course étouffe.
Depuis quelques semaines, vous l'avez sans doute remarqué. C'est la tempête. Tout est brouillé et impalpable.
La tête se rebute. Le corps n'en fait qu'à sa tête. La tête n'y est plus. Vous vous y perdez, malgré une connaissance profonde du sujet.
Les objectifs fixés ne veulent plus rien dire. Ce qui vous poussait autrefois s'estompe, faiblit, sans crier gare, soudainement. Plus surnois qu'un évanouissement. Moins criard qu'une prise de conscience. Momentanément, tout s'assourdit. Votre vorps se crispe sans raison, cela surpasse la raison et l'entendement usuel de votre intellect. Vous passez d'un calendrier plein de défis et de surpassements à un monde tout nouveau: celui de l'esclaverie.
Votre corps est bon vendeur... Il fait ressentir malgré sa transparence habituelle des sensations, et un sentiment que la guerre se prépare. Les deux forces vont s'affronter. Vont s'affoller. Vont cogner. Vont gruger. Vont se parler. Vont copiner. Vont se calmer. Et feront UN.
Cette grogne semblera assourdisante en premier lieu. Elle vous catapultera en l'air mais s'empressera à vous stopper net et sec tel un élastique qui refuse de rendre l'âme.
J'en suis. Vous en êtes. Le plus beau, c'est que ça finit toujours par passer. De nouveaux objectifs tombent. Tout parait désormais réalisable (dans une certaine mesure).
Tout s'anime. Tout se réveille. L'extérieur bourgeonne et vous encourage à laisser vos bras en l'air, tels des vaincoeurs qui ne se laisseront pas abattre le moment venu. Une lueur jaillit du but qui s'était auparavant échoué, sans trop se faire remarquer.
Foncez. Yeux fermés. Vivez. émoticône grin
Lorsque la course ne suffit plus, il est temps de la vivre, et non de la subir. Telle une nouvelle route, un nouveau sentier, partez à la découverte de ce qui vous a allumé, la première fois... Oubliez votre montre GPS. Oubliez vos objectifs, le temps d'une sortie (ou deux, ou trois).
Revenez à la source: le plaisir. L'exploration. Le sentiment profond d'abandon où le temps est suspendu, où les l'on peut apprécier le chant du vent qui danse entre les arbres, la chorale du ruisseau qui se déverse sur les rochers immuables, la craquement des branches sous votre foulée qui devient régulière, s'estompant avec le bruit de la rocaille qui se compactent sous le poids de votre corps...
Vous vous rendrez compte qu'entre la mélodie des oiseaux qui vous acceuillent, le son des voitures qui s'amenuisent, et votre respiration qui s'accélère, un doux sentiment apaisant s'emparera de vous... Et ce sera le retour aux sources, celui qui a tout changé dès son arrivée... Celui rempli d'une énergie nouvelle, d'un nouveau focus, mais surtout celui où vous serez à nouveau vous-mêmes, avide de possibilités et plein de solutions inexploitées...
Tout au long des 27km de course de cet après-midi, plein de choses m'ont traversé l'esprit... La course n'est pas toujours rose, elle est comme la vie, mais une chose est certaine: lorsque l'on change certaines données, elle nous apparait sous un tout nouveau genre... émoticône wink