Aujourd'hui, j'ai eu du temps. Du temps pour réfléchir. À ma sortie en montagne d'hier. À ma relation particulière avec toi.
Ça y est. Je suis de retour dans tes sentiers. Là où tout a commencé un certain matin de janvier... Je dois avouer qu'elle m'a changé, cette montagne. Je crois qu'entre elle et moi, c'est une relation donnant-donnant. Parfois elle me fauche le pied et je la nargue en retour. Parfois elle se soumet car je lui fais les yeux doux...
D'autres fois elle me blesse. Je la boude. Mais j'en ai envie. Une sorte de dépendance... je crois. Malgré sa bipolarité, j'y suis attaché. Plus qu'avant mais bon, je l'ai toujours aimée. Mais pas de cette manière. Pas comme ça. Maintenant, je suis plus intime avec elle. Je la comprends. Elle me soulage. Ma foulée la change. La sculpe. La transforme...
Bientôt il faudra user de technique, car tu te découvriras, tel un mur de glace que tu laisseras tomber. Mise à nue, tu seras agressive, érodée et encore plus instable. Ta seule protection sera ton relief inégal qui sera parsemé d'embûches savamment placées. Mais je te connais bien pour t'avoir déjà fréquenté. Tes coups vicieux, tu peux te les garder. Tu m'as déjà éprouvé par le passé et je suis en paix.
Oui, notre relation n'as pas toujours été facile. J'ai peut-être manqué d'ouverture. Je ne te parle pas toujours à voix haute, mais tu sais me comprendre. Tu es et tu seras toujours une bonne confidente. Sans toi, je serais perdu même si quelque fois, j'ai hâte de te quitter. Je te respecte et vit les choix que tu m'impose. Oui, je sais, une partie de moi voudrait aller plus vite, mais je dois avouer que je tire un malin plaisir à te faire languir...
Parfois tu me surprends en essayant de me faire glisser pour m'expédier je ne sais où, ou encore de me briser les orteils... mais tu devrais savoir que j'ai la tête dûre. Que je tiens à cette relation parce qu'en prenant exemple sur toi, je serai fort et immuable comme tes rochers et la terre qui la recouvre. Je m'aggriperai à toi comme ces racines entremêlées qui donnent vie à ces majestueux troncs qui s'élèvent pour aller chatouiller la grande immensité bleue.
Peu à peu, les millions de bourgeons que tu portes en toi éclateront, virevoleront au gré de ta fantaisie aléatoire. Tu joueras à cache-cache avec la lumière, que tu feras disparaitre à nouveau. Oui, ma vie serait bien morne sans toi. Tu m'en fais voir de toutes les couleurs... mais tu sais quoi? C'est ce qui te rends si belle...
Tu m'as mis en retard parce que je voulais en fréquenter une autre. Pour me gâter. Ça presque fonctionné. J'y ai presque cru... mais avec les espoirs que tu me fais vivre au moment présent, j'ai peine à croire que tu m'en veux autant.
Rien n'est plus sûr, rien n'est certain,
Sauf cette certitude, que ce constat soudain...
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